19/04/2010

› Villeréal – Lacapelle-Marival : LE MATCH

Jibé Bernard, Pimpin Duluc : Il fallait écarter les ballons|Jean-Paul Epinette

Les Jaune et Bleu étaient prévenus : Lacapelle-Marival possédait un pack musclé, dynamique, agressif et conquérant. Mais ils savaient aussi depuis le match aller (perdu 29-24) que les Lotois étaient prenables. Hélas, ils ont préféré les défier dans le combat...



Or les consignes de Bargues et Estrada avaient été très claires : «occuper le camp adverse, faire tomber l'adversaire tout de suite pour ne pas le laisser jouer, ne pas se consummer dans les regroupements, vite écarter les ballons et se montrer discipliné.» Ce qui ne fut pas le cas.

En combattants intrépides, les Villeréalais se laissèrent aspirer par le défi. A leur détriment. Combat inégal car sur la bascule le huit lotois devait afficher au bas mot un bon quintal de plus ! Dynamique malgré son poids, il était plus grand, plus dense et plus aguerri. Combat illusoire : s'il est incontestable que les Jaune et Bleu possèdent un réel savoir-faire dans la conduite des groupés-pénétrants, au final, chahutés, désagrégés, leur production fut insignifiante et, physiquement, les garçons y laissèrent des plumes. A l'heure de jeu, les jeunes avants -notamment Jibé Bernard- étaient carbonisés. La fatigue prit le pas sur la lucidité : Escande qui entre sur le côté du ruck (54e - 3 points) ou Alex Beauvié qui, dans les 22 m, cueille une balle haute au nez de son arrière (77e) et commet un en-avant ! A aucun moment de la partie, les garçons de Bargues et Estrada n'avaient pu évoluer dans la sérénité.

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Malgré le courage desVilleréalais, le pack lotois était supoérieur dans le combatLeur entame du match donna le ton : la première touche, pourtant à leur bénéfice, les mit aussitôt en danger (2e). Johan Mourany avait oublié de régler la hausse et lobait Nico Chenu. Le dégagement de Mauvrit était trop long et l'on concéda la touche dans les 22. Le premier ruck mettait les Villeréalais à la faute. De la pénaltouche aux 5 m la cocotte lotoise en deux temps envoya Genot, son flanker, derrière la ligne. On jouait à peine depuis 4 minutes !

La réaction des Jaune et Bleu fut immédiate – et c'est là une de leurs qualités ! Lacapelle-Marival dut reculer sous le déluge et échoua à se dégager. Deux contres successifs, à gauche puis à droite, les mirent à la faute. Sans attendre, à 15 m de la ligne, Pimpin Duluc joua la pénalité à la main, Anthony Duluc était là avec Fornasier le long de la ligne qui redonnait à l'intérieur. Lancé dans l'intervalle, Thibaud Cassang plongeait au piquet et "Benji" signait une transformation difficile (7-5 ; 15e). On était rassuré : l'USV avait de beaux arguments.

L'artillerie villeréalaise continua à pLes Villeréalais auraient dû plussouvent attaquerilonner les lignes marivaloises : drop-goals de Getto (13e) et Mauvrit (11e ; 30e) qui ajoutait 6 points de pénalité. Mais à la pause, les visiteurs étaient toujours au contact. Plus inquiétant, depuis qu'ils avaient réduit le score  (13-8 ; 19e), ce sont eux qui avaient l'intiative et portèrent le danger. Deux fois, trois fois, cinq fois il fallut se sacrifier sous le rouleau-compresseur et l'intervention de Getto et Miossec (33e) s'avéra décisive. La reprise des Jaune et Bleu fit illusion 10 minutes, le temps pour Mauvrit de porter la marque à 16-8 (49e). Sur la remise en jeu, Cédric Duluc allait au tapis sans que l'arbitre ne bronche. Lacapelle-Marival avait mis le turbo et enchaînait deux pénaltouches.

Sur la seconde, à 5 mètres, le talonneur lotois, en relayeur, tranchait l'alignement et pointait. Avec la transformation (16-15 ; 52e), les Villeréalais avaient le couteau sur la gorge. Littéralement tétanisés, ils allaient perdre toute lucidité et enchaîner les erreurs fatales : mêlée USV à la faute (53e), Escande sanctionné sur un ruck (carton - 54e) et derrière, alors qu'ils remontaient le long de la ligne, le "une-deux" d'Antho Duluc et Mauvrit était tellement téléphoné que l'ailier lotois fila seul avec la balle, 60 m plus loin derrière la ligne de Villeréal ! (16-23 ; 57e) ! La totale...

L'essai d'Anthony Duluc vint trop tardAllait s'ensuivre 20 minutes de combat acharné, superbe, généreux mais, hélas, stérile. On continuait de rendre des ballons ( Ah, ces satanés "petits coups de peds" par-dessus !) On était à la mine mais on tergiversait pour écarter les ballons. Pourtant c'est là que se trouvait la clé d'un possible succès des garçons de Bargues et Estrada. Plusieurs fois, Thibaud Cassang - auteur d'un bond match - avait franchi le premier rideau. Entré après les citrons, Kevin Girou avait montré la voie. N'hésitant pas à attaquer la ligne du plus loin. Notamment sur une échappée de 60 mètres (75e) qui aurait dû aller au bout si ses deux soutiens – Cassang et Christ – au lieu de rester sur sa gauche, avaient su manoeuvrer pour lui ouvrir des espaces dans la défense affolée de Lacapelle.

Mais l'obstination des Villeréalais, leur courage dans la lutte au sol, finit par payer. La guerre de harcèlement qu'ils avaient déclenchée devant les perches lotoises fut récompensée d'une mêlée. Sur un pas, la balle aboutit dans les mains d'Anthony Duluc qui plongea au drapeau. La transformation aurait permis de décrocher le nul. Il s'en fallu d'un cheveu... 


19/04/2010